Égalité entre filles et garçons à l’école de Damadé.
Une logique de continuité
Dans une logique de continuité cinq membres de NEJ et cinq membres de Déka Éwé se rendront à Damadé en août 2017. L’école sera sur pied et ce sera l’occasion d’organiser un événement officiel et festif afin d’inaugurer ce nouveau bâtiment et le mettre en valeur. Notre partenaire souhaite également fêter les 10 ans de notre collaboration autour de festivités. Des jeux seront réalisés avec les enfants afin de les interroger sur ce qu’ils pensent de leur nouvelle école et cela permettra de décorer les salles de classe de dessins et photos. Ainsi nous aborderons la thématique de l’environnement traitée l’année passée et également une évaluation du projet dans son ensemble.
Un nouveau ‘petit chantier » : compléter l’équipement de table-bancs
Par ailleurs, lors de sa visite au village en août 2016, l’équipe a beaucoup échangé avec les villageois et l’équipe éducative. C’est ainsi qu’un manque de table-bancs a pu être constaté en comparaison au nombre d’élèves scolarisés : après décompte il manquerait 20 table-bancs dont 10 pour le jardin d’enfant ainsi que 4 bureaux et des chaises pour les enseignants. Lors de ce projet, Déka Éwé et NEJ participeront à la construction de table-bancs à partir de bois acheté au Togo et avec l’aide d’un menuisier togolais.
Des nouveaux ateliers de sensibilisation : égalité filles et garçons
Dans la même logique que le projet « Verdissons nos cahiers », l’équipe qui partira en mission au village de Damadé organisera des ateliers auprès des enfants, cette fois-ci le thème choisi est le rapport au genre et l’égalité entre filles et garçons. En effet, lors de la mission d’août 2016, l’équipe sur place a constaté que la majorité des jeunes filles participaient moins que les jeunes garçons aux différentes activités.
Nous souhaitons sensibiliser et discuter avec les professeurs et parents d’élèves sur l’égalité entre filles et garçons à l’école, lors de plusieurs réunions ou discussions plus ou moins informelles, durant la durée de la mission.
Afin de sensibiliser les élèves, filles et garçons, au respect de l’un envers l’autre et à l’égalité de chacun, nous organiserons et animerons des ateliers sportifs, éducatifs, ludiques et artistiques, toujours composés d’équipes mixtes.
- Construction d’un calendrier interactif (jour, mois, date, année, météo)
- Dessine une fille / Dessine un garçon
- Si j’étais né.e du sexe opposé j’aimerai… ?
- Tech (jeux sportifs proche du baseball)
- Atelier musicaux (avec des instruments construits par les enfants) et chorégraphie de danse
- Réalisation d’une pièce de théâtre mettant en scène deux personnages principaux l’un féminin, l’autre masculin.
Ces activités ont pour but de promouvoir l’égalité entre filles et garçons en classe, afin que chacun se sente l’aise et puisse participer comme il ou elle le souhaite.
La pièce de théâtre réalisée permettra aussi de sensibiliser les parents à ces problématiques d’égalité filles – garçons car elle sera jouée sur la place publique du village, le dernier soir de la mission.
Une action dans le respect de la culture locale
Nous avons conscience des différences culturelles et de la complexité de faire une action concernant les inégalités de genre au Togo. C’est pourquoi l’aide de notre partenaire local est centrale, afin de cerner les réalités locales et de ne pas s’ingérer dans un quotidien qui n’est pas le nôtre. Notre projet vise à induire des interrogations sur la thématique, analyser de manière indirecte et implicite la réalité dans un pays autre que la France. Nous n’avons pas l’intention de remettre en question les habitudes ou pratiques culturelles des villageois. Notre projet a pour but de susciter un débat principalement au sein du corps enseignant, qui est le plus à même de veiller à la promotion de l’égalité entre filles et garçons au sein de l’école de Damadé.
Une sensibilisation qui doit aussi se faire en France
Nous souhaitons inviter notre partenaire NEJ à Bordeaux. Nous accordons beaucoup d’importance à la notion de réciprocité dans les échanges internationaux. C’est pourquoi notre projet comporte deux volets : un premier volet au Togo, présenté ci-dessus, et un second en France. Pour le second aspect, nous souhaitons donc faire venir notre partenaire en France pour la première fois depuis le début de notre collaboration, afin qu’ils animent différentes conférences et ateliers à Bordeaux. Nous envisageons donc de recevoir 4 membres de notre association partenaire NEJ à Bordeaux, durant 2 semaines, entre le mois d’octobre et le mois de novembre 2017.
- Activités de sensibilisation auprès d’enfants français, dans une école primaire :
Les activités seront construites en miroir de celles réalisées au Togo durant la mission d’août 2017. Elles consisteront donc en des ateliers de sensibilisation à l’égalité fille-garçon et homme-femme, avec un volet supplémentaire d’ouverture interculturelle. En effet, nous comptons prendre l’exemple du Togo et nous nourrir de l’expérience acquise au cours de la mission, ainsi que de nos échanges avec les enfants de Damadé sur ce thème pour l’aborder de façon originale. Il s’agira de faire réfléchir les enfants à la thématique de l’égalité homme-femme et les amener à questionner par eux-mêmes leur rapport au sexe opposé, tout cela de manière ludique en petits groupes. L’objectif n’est encore une fois pas de donner une leçon aux enfants mais de les pousser à s’interroger, à la fois sur l’égalité homme-femme et sur les représentations de l’Afrique. L’intérêt de travailler en petit groupe est de mettre les enfants à l’aise, en dehors du cadre de la salle de classe, afin de leur permettre de s’exprimer plus librement. De plus cette école sera ensuite jumelée avec l’école de Damadé à travers un échange épistolaire, permettant à chaque élève de connaître la culture de l’autre.
- Activités de sensibilisation auprès d’élèves de lycée, d’étudiants et d’un public plus large à Bordeaux.
Ainsi les membres de NEJ et les membres de Déka Éwé interviendront au lycée Camille Jullian à Bordeaux, à trois reprises avec l’accord et le partenariat avec un professeur d’Histoire – Géographie. Par ailleurs les deux associations partenaires, avec la coopération de la Licence Professionnelle Chargé de Projet de Solidarité Internationale de Bordeaux, organiseront des conférences ouvertes au grand public, sur le Campus de Bordeaux. Ces diverses interventions et conférences seront l’occasion de débattre sur les inégalités de genre, leurs implications réelles en France, au Togo et dans le monde entier mais aussi s’intéresser à la solidarité internationale et l’interculturalité.
De plus la venue de NEJ en France s’inscrit dans un long partenariat de plus de 10 ans. Chaque année, des membres de Déka Éwé se rendent au Togo or NEJ n’est jamais venu en France. La venue de notre partenaire en France est centrale pour renforcer notre partenariat, dans une logique de réciprocité. Par ailleurs nous sommes certains que la coopération internationale repose aussi sur la coopération Sud-Nord et notre partenaire togolais a beaucoup à partager avec un public français.
Pourquoi choisir la thématique du genre ? Quel lien avec les besoins locaux ?
Si l’idée a pu venir des observations des membres de la mission à l’été 2016, aucun jugement quant au rapport entre les filles et les garçons au Togo n’a été porté par notre association et notre démarche s’inscrit dans une volonté de découverte interculturelle et de sensibilisation. En effet c’est un thème que nous aborderons au prisme de la culture togolaise et française à la fois : dans une logique de réciprocité nous souhaitons que notre partenaire puisse venir pour la première fois en France ; à cette occasion il est prévu que nous mettions en place les mêmes ateliers de sensibilisation au genre qui ont été mis en place auprès des enfants togolais mais cette fois auprès des enfants français, toujours avec l’aide de NEJ, puisqu’il s’agit d’une thématique universelle. Une fois que Déka Éwé a envisagé de travailler auprès des enfants sur la thématique du genre nous en avons discuté avec notre partenaire NEJ. Le président, Alain, s’est montré enthousiaste d’autant plus qu’il a déjà participé à des formations sur le sujet. Le sujet et l’objectif du projet ont été discuté de leur côté comme du nôtre, et nous avons la même vision qui vise à apporter de manière ludique des éléments aux enfants pour qu’ils questionnent eux-mêmes leur rapport au sexe opposé. D’un commun accord, nous convenons aussi d’impliquer le directeur de l’école, son soutien nous étant indispensable pour mener ce projet à bien.